« Venez discuter au salon de l’agriculture BIO! »

Le Groupement des Agriculteurs Bio du Morbihan (GAB 56) s’est invité samedi 24 février devant l’entrée du centre Leclerc de Ploërmel, à l’occasion de l’ouverture du salon de l’agriculture de Paris. Malgré un contexte national électrique sur fond d’inflation, la mobilisation s’est déroulée avec les enfants, pour expliquer aux consommateurs que la filière est tournée vers l’avenir.

Dominique Dubreuil, président du GAB 56 / Ph. Daniel H.

« Les revendications, à la base, c’était le revenu ! »

Dominique Dubreuil, président du GAB 56, replace dans le contexte les origines des barrages dans le sud de la France : « La crise au départ, c’était le revenu paysan. Mais la FNSEA a chapeauté tout ça et ils en ont fait une question de normes et d’environnement. Nous, on est contre, derrière les normes, c’est ma santé, mais c’est aussi la votre ! » 

« On a tous a y perdre »

Pour réussir à concilier environnement et revenu, la stratégie proposée par le GAB est de changer le système économique autour de l’agriculture, en rémunérant ceux qui travaillent à agir en faveur de la biodiversité, des sols et de l’eau, « alors qu’aujourd’hui, au contraire, tout est fait pour encourager les bénéfices qui sont pris sur le dos des travailleurs, de l’environnement et de la santé. » explique t-il.

« Simplification, pour baisser les prix »

Le système actuel consiste à spécialiser les régions : d’un côté des concentrations d’élevages avec d’importants flux d’azote et de l’autre des systèmes de grandes cultures qui ne permettent pas de renouveler la matière organique, ce qui a des conséquences sur la ressource en eau et la fertilité des sols. De la même manière, les traités de libre échange participent à tirer les revenus vers le bas et aggravent la situation environnementale de régions déjà fortement impactées par le changement climatique : « C’est pas les paysans des pays du sud qui empochent le pactole, quand les 1 % des plus riches ont doublé leur richesse depuis 4 ans! ça ne profite pas beaucoup aux gens !»

« Simplification administrative, oui, mais au service des usagers »

Le plan alimentation territoriale a pour objectif de relocaliser l’agriculture et l’alimentation dans les territoires en soutenant l’installation d’agriculteurs, les circuits courts ou les produits locaux dans les cantines : « Or, les politiques locales délèguent aux chambres d’agricultures, qui portent en fait la vision de la FNSEA, le syndicat majoritaire. Donc aujourd’hui, c’est un coup d’épée dans l’eau: à part quelques élu.e.s qui vont vraiment jouer le jeu à mettre du bio dans les cantines, c’est beaucoup de la mesurette et du greenwashing », regrette Dominique Dubreuil.

« Le juste prix contre un système qui fait des gens pauvres et malades »

Il y a plusieurs avantages à manger bio, local et frais : selon l’étude Nutrinet-Santé, cela permettrait de diminuer de 25% le risque de développer un cancer, tout en réduisant de 40% les émissions de CO2. Et c’est bon pour le portefeuille, puisque que d’après l’Institut Technique de l’Agriculture Biologique (ITAB), nous pourrions réaliser jusqu’à 15% d’économie par rapport à une alimentation classique, grâce aux externalités positives (par la réduction du transport, l’arrêt des intrants de synthèses, la création d’emplois locaux, par les bienfaits sur notre santé et l’environnement). Rappelons enfin que la loi EGALIM prévoit un quota de minimum 20% d’aliments bio dans la restauration collective.

Sylvain

Pour aller plus loin :

https://www.agrobio-bretagne.org/reseau/gab-56/

https://bonplanbio.fr/

https://reporterre.net/C-est-confirme-manger-bio-est-meilleur-pour-la-santehttps://itab.asso.fr/

https://www.portail-ie.fr/univers/enjeux-de-puissances-et-geoeconomie/2023/lelevage-est-indispensable-pour-soutenir-lagriculture-biologique/

https://www.revue-openfield.net/2023/12/14/paysage-agriculture-et-eau/

https://agriculture.gouv.fr/restauration-collective-et-loi-egalim-premiers-resultats-sur-la-mobilisation-des-acteurs

https://agriculture.gouv.fr/alimentation-durable-les-nouveautes-2024-pour-la-restauration-collective

https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/11/23/les-couts-caches-des-pesticides-s-eleveraient-de-370-millions-a-plusieurs-milliards-d-euros-par-an-pour-la-france_6151303_3244.html

https://alerte-medecins-pesticides.fr/ressources/dossier-pesticides/

https://www.inrae.fr/actualites/agriculture-europeenne-pesticides-chimiques-2050-resultats-dune-etude-prospective-inedite

Laisser un commentaire