Lors de l’assemblée générale de juin 2023, l’annonce anticipée de la reprise en régie directe par les instances de l’EPCI déstabilise grandement l’équipe des Landes. En réponse à l’incertitude du devenir des salariéEs et de l’objet du projet initial, un sauvetage de l’association s’organise grâce à une mobilisation de nouveaux adhérents contre une décision « opaque » mais « politique ».
Par le conseil d’administration pour l’association des Landes.
Le 22 juin 2023, une assemblée générale est convoquée par le bureau en fonction depuis l’AG de l’année précédente. Malgré les résultats positifs et l’approbation des rapports d’activités, en collaboration directe avec la Communauté de communes, ce nouveau bureau remet en cause la gouvernance de l’association, sa gestion et le fonctionnement trop indépendant de son équipe.
Dorénavant au pouvoir et sans associer les autres membres du Conseil d’administration à ses décisions, il a proposé à la directrice (qui avait rétabli la sérénité et le partenariat dans les équipes) de passer sur un poste de direction adjointe et a recruté un nouveau directeur entré en fonction en avril 2023.
Cette décision de déclassement équivalait à une sanction inacceptable, ce qui amena la directrice à solliciter une rupture conventionnelle de son contrat qu’elle eut beaucoup de mal à obtenir. Il y eut donc une période de transition et il faut noter que, malgré cette situation difficile, la directrice déchue travailla en bonne intelligence avec le nouveau directeur pour que la passation soit aussi sereine que possible pour l’équipe.
Pourtant, ces évolutions sont d’autant plus douloureuses qu’elles interviennent dans la perspective d’une reprise en régie directe des activités par Oust-à-Brocéliande-Communauté annoncée aux salariéEs en mars 2023, avant même que la décision ait été entérinée par le conseil communautaire.
Des adhérentEs de l’association et des citoyenNEs attachéEs aux Landes sont alors particulièrement émuEs de cette situation dommageable pour la structure. Les mobilisations sont donc nombreuses. Ce 22 juin 2023, la salle du Chaperon Rouge à Monteneuf est donc remplie et, les statuts le permettant, on constate une grande quantité de nouvelles adhésions qui pourront voter.
D’une durée exceptionnelle de 4h00, l’assemblée générale est tendue mais courtoise, avec de nombreux questionnements sur les raisons de cette reprise en régie directe, ses perspectives d’avenir et sa plus-value par rapport à l’existant.
Aucune explication précise n’est alors fournie par le président et le vice-président de l’EPCI sauf à dire que l’association refuse une vraie collaboration avec la communauté de communes et notamment une « politique touristique offensive » voulue par celle-ci. À bout d’arguments, le président quitte l’assemblée en déclarant que cette décision se ferait, et qu’elle est « politique ».
La présidence de l’association est ensuite confrontée à un vote négatif sur le rapport annuel qu’elle présente. Le renouvellement des postes au conseil d’administration amène à l’élection d’une liste de personnes s’étant présentées clairement en opposition aux processus en cours.
Cette liste constitue alors la majorité du conseil d’administration. Son engagement pour le maintien de la mission de l’association orientera son action à partir de son élection.
Ces personnes sont impliquées sur le territoire et engagées en sa faveur. Elles portent des compétences multiples qui leur ont permis de se mobiliser bénévolement et fortement dans des circonstances délicates et malgré des procès d’intention particulièrement désagréables.
Dans la situation présente, elles n’ont aucun intérêt personnel à défendre mais croient dans une vraie démocratie qui reconnaît une place et une compétence à la société civile dans la gestion de la chose publique.
Ce qui a rassemblé les suffrages de l’AG, c’est avant tout l’anticipation des conséquences négatives d’une décision hâtive et arbitraire risquant de remettre en cause la pérennité d’un projet exemplaire et d’être dommageable pour les finances publiques.
Le bureau décide donc de porter la responsabilité de s’opposer à la procédure annoncée avant même d’être votée en conseil communautaire, tout en essayant de maintenir le contact avec la collectivité et en veillant aux intérêts de l’équipe salariée.
Cette mission relève en fait de la conciliation de l’inconciliable :
Comment être ferme sans entrer directement dans le conflit ?
Comment résister à l’abus de pouvoir et chercher des voies de compromis ?
Comment refuser l’urgence qui est imposée et pourtant respecter les délais pour veiller aux intérêts des salariéEs ?
Comment communiquer largement et garder de la discrétion pour permettre la négociation ?
Comment travailler sereinement et sérieusement avec des interlocuteurs trop sûrs d’eux et accusateurs ?
Pour assurer cette mission et faire face aux pressions de l’EPCI, le bureau mobilise les compétences d’autres membres du conseil d’administration et donne son accord à la collaboration du nouveau directeur avec les services d’OBC pour ne pas bloquer l’action quotidienne.
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