Tu verras, tu ne seras pas seul.

« … à force de se demander qui a commencé, malheureusement, on ne se demande jamais qui va s’arrêter. » Waly Dia. Et comme on a bien du mal à apercevoir un arrêt, on devient fou, ou désespéré. Se rendre compte qu’on ne peut pas agir, qu’on est spectateur de la folie, de la connerie. Des images de massacres, de morts, de bombardements, de souffrances insoutenables. Plus localement : une droite décomplexée, ouvertement xénophobe et prêcheuse de haine…

A chercher sans trop d’espoir le vrai du faux et le faux du vrai dans le rouleau compresseur des infos en continu. On voudrait sortir de ce brouillard.

– Mais… on doit bien pouvoir faire quelque chose !

– Ben ouais… sort de chez toi. Va dans la rue déambuler, manifester avec d’autres. Tu verras, tu ne seras pas seul, tu existeras dans le regard des autres, de ceux qui, comme toi, refusent l’indifférence, le chacun pour soi , la haine et la vengeance. Tu verras, ça fera du bien aux autres qui seront comme toi dans la rue, et à toi aussi, ça fera du bien. Tu verras des gens que tu ne vois pas habituellement, et même certains qui pensent différemment de toi.

La rue et la place sont les lieux du commun des manifestations et des luttes. Elles ne sont pas réservées aux «  grande villes ». Dans les petites villes, comme celle de Ploërmel, il est tentant et facile de devenir un aquoiboniste. Il est tentant de regarder pousser son jardin quand on a la chance d’en avoir un. Et, on est peut être fatigué d’aller manifester à Rennes ou à Vannes, parce-que ces villes sont trop loin et que l’on se sent un peu perdu dans les grandes foules. On est à la campagne, on est si bien parmi les arbres. On est si loin du bruit des bombes. Le pire n’est pas encore arrivé. Les Zemmour-Lepenistes  ne sont pas encore au pouvoir. Mais Darmanin et ses acolytes, eux, il sont là et ambitieux. « On » pourrait se dire que «  l’on » s’en fout et que « l’on » n’ a que les politiques que l’on mérite.

– Si tu ne t’intéresses pas à la politique, la politique, elle, s’intéresse à toi. En d’autres mots : si on laisse faire, ça va nous retomber sur le coin de la gueule ! Et si tu penses que ce n’est pas toi qui morfleras, alors, ce sera ton voisin ou celui qui vit un peu plus loin. Celui qu’a la peau plus sombre. Et après ce sera toi qui morfleras.
– Pas facile de s’y préparer !
– Ouais, mais s’y préparer, c’est lutter, ça va t’éviter de tomber de haut. Et ça fera moins mal. Alors, demain, et encore après demain, je serai avec vous dans la rue à Ploërmel.

Daniel Hérard

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